Samedi 20 juillet : Grado - Bovec (Slovénie)   155 km

 

On quitte le littoral, on entre en Slovénie en passant par Udine, et on arrive à Kobarid. Premiers gestes : faire le plein pour Caesar, sur la réserve (le GO coûte entre 1.60 et 1.70€ en Italie, contre - cet été - 1.32€ en France et 1.39€ en Slovénie), et acheter une vignette valable un mois pour les autoroutes slovènes.

On cherche ensuite à s'installer. Le bivouac est interdit (on est dans un Parc), l'accès d'un camping nous paraît hasardeux (route étroite), le deuxième est trop rempli à notre goût. On va vers le nord, le long de la Soca, jusqu'à Bovec. Il y a une aire, bitumée et au-dessus d'une route passante. On finira dans un camping ("Tony"), en bord de rivière.

 

On s'y sent un peu intrus, on doit être les seuls à ne pas avoir de kayak ;-)

 

Cela dit on y passera une bonne nuit, au frais, et on peut y faire les services.

"Préambule"

Des guillemets à préambule, parce qu'il est a priori un peu tard pour en faire un ...

 

En fait, il s'agit d'une introduction à la Slovénie, au début de la partie qui lui y est consacrée. Le pays est grand comme la moitié de Midi-Pyrénées, mais orienté Ouest-Est. Le Nord-Ouest est très montagneux, et est un immense Parc National (parc du Triglav, du nom de la plus haute montagne slovène). Les rivières y sont aussi vertes que limpides et ... fraîches, et de nombreux amateurs de sport d'eau vive viennent s'y régaler. Pour ce que l'on a vu, ça ne s'adresse pas aux non-avertis, au moins en kayak. C'est assez touristique, on est proche de l'Autriche mais aussi de l'Allemagne et de l'Italie.

 

Le centre et l'est sont plus plats (en restant vallonnés), et offrent de nombreux thermes.

 

Enfin, le Sud-Ouest propose une zone littorale (que le Papa, auteur de ces lignes, a soigneusement évitée pour cause de sur-population) et des grottes réputées.

 

Nous sommes entrés en Slovénie par le sud du Parc, et ferons en gros le tour du pays dans le sens des aiguilles d'une montre.

Mais comme le pays est petit, on fera à la fin 2 détours, pour voir des points que l'on a manqués.

 

Le récit suit l'ordre chronologique de notre séjour, ces 2 détours ne sont donc pas (dans le récit) à leur place géographiquement logique. Néanmoins, afin de permettre au lecteur de préparer son voyage, ces destinations (Kamnik et Logarska dolina) seront citées dans une logique géographique.

 

Dernière remarque : si les étapes sont en général courtes, elles ne le sont pas forcément en temps, les routes étant (très) escarpées, quoiqu'en général correctement revêtues.

 

Dimanche 21 juillet : Bovec - Kranjska Gora   48 km

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sud ou nord? La logique voudrait que l'on aille voir Kamnik, à environ 20 km au sud, puis que l'on revienne pour aller au nord. Mais on n'aime pas les aller-retour. On va au nord, on se gardera Kamnik pour la fin.

Très belle promenade, tout d'abord le long de la Soca, superbe rivière de montagne, puis on franchit un col pour aller à Kranjska Gora. De façon étonnante, la station n'est pas au col (1800m), mais bien plus bas (à environ 900m). La route est magnifique, mais quelle pente !! En montée, ça va, Caesar est puissant, mais en descente, avec un frein moteur limité, et voulant éviter de dégrader les freins, on fera presque tout en 1ère, à 20 km/h ...

Quelles rivières ! Ici, la Soca.
Quelles rivières ! Ici, la Soca.

 

A destination, on se pose sur l'aire, puis on va faire un tour dans le village.

Kranjska Gora
Kranjska Gora

Au retour, un CC "passe-moi-le-sel" s'est collé entre un autre CC et le nôtre, alors qu'il y a de la place. Plutôt que d'entrer dans une explication de texte, on bouge. A voir les regards, le message est passé.

 

Nous passerons ensuite une nuit très calme, au frais.

 

Lundi 22 juillet : Kranjska Gora - Gorges de Vingtar   38 km

Route agréable, en fond de vallée, sauf les derniers kilomètres, plus escarpés. Un camping-cariste moins attentif (moins chanceux ?) estime mal le relief, et pose le pare-choc arrière sur le bitume. Avec de l'aide, il essaie de se dégager avec des pierres et des planches. Malheureusement, comme il est situé, nous ne pouvons rien faire pour eux ; nous allons nous garer sur le parking des gorges, et effectuer la visite (NB : en milieu d'après-midi, ce qui s'avère - par chance - être une bonne heure en terme d'ensoleillement).

Après la visite, je vais demander au jeune homme qui organise le stationnement si on peut passer la nuit ici, malgré le panneau "CC interdits de 22h à 6h", car j'ai lu que l'on pouvait y dormir. On échange en anglais, ses explications me paraîssent confuses, bien que je comprenne chaque mot ... Pour finir, je lui demande si on peut, il me répond "yes".

Donc on reste.

 

Soirée calme, au frais, au son de la rivière.

"So far, so good". On est seuls, bercés par la rivière (à gauche).
"So far, so good". On est seuls, bercés par la rivière (à gauche).

 

 

Mardi 23 juillet : Gorges de Vingtar - Smlednik, via Bled et Bohinj   134 km

 

Alerté par la confusion de la réponse du jeune homme, je reste attentif. A 5h45, j'entends des bruits de pneus puis de pas, et sors du CC : une gardienne du parc est en train de nous verbaliser. Je lui explique la situation, que l'on a demandé, que l'on n'a pas pollué, et que l'on est prêts à partir. Gentille, elle repart en nous souhaitant bon séjour. Morale de l'histoire : on ne bivouaque pas (plus) au parking des gorges de Vingtar. Sauf à être joueur ;-)

 

Mais c'est un mal pour un bien, car du coup on arrive à Bled vers 7h, et on visite la ville sans foule. On peine un peu à s'y garer, on trouve un parking assez grand pour les CC et pas cher (N 46.36896 E 14.10911).

Des CC se garent sur le parking des bus, mais je ne suis pas sûr que le tarif 'voitures' s'y applique... En outre, 'notre' parking est à peine plus loin, et avec de l'ombre.

 

On fait le tour du lac à pied, c'est magnifique. On loue une barque (côté camping du lac, c'est-à-dire à l'opposé de la ville) pour aller sur l'île. En repartant, on fait le plein d'eau dans une station service, où l'on achète aussi une carte routière au 1 / 270 000, bien faite.

Le lac de Bled
Le lac de Bled

On repart vers Bohinj. On s'arrête le long du lac (Bohinjka Bistrica) pour se dégourdir les jambes, pourquoi pas se baigner un peu, et déjeuner. On n'aura que le déjeuner, pour cause de grosse averse d'orage ... qui s'arrête quand on est prêts à repartir. A la fin du lac (très beaux points de vue), on poursuit vers une cascade (Slad Savica). La route (en cul de sac) est étroite, on aura un croisement difficile à l'aller et un autre au retour. Au bout de la route, un parking (payant), puis une trentaine de minutes de marche, après avoir encore payé l'accès.

 

NB : Quitte à payer, il existe aux USA un système de paiement unique (si on le souhaite), via un pass valable un an pour tous les parcs nationaux. Ici, bien que l'on soit dans un unique parc (le Triglav), chaque accès est payant. Ca ne coûte pas forcément plus cher qu'un pass, mais on a l'impression de payer tout le temps, c'est dommage.

 

Pour en revenir à notre cascade : Bof. On en a d'aussi belles dans nos massifs. Peut-être la sécheresse l'avait-elle rendue moins attrayante? Ce qui est en tous cas étonnant, c'est que quand on amorce la montée, le long du lit du torrent, celui-ci est à sec ! Visiblement, l'eau s'infiltre (ou sort, en amont de la cascade) par des trous.

 

Pour repartir, il nous faut faire demi-tour et repasser par Bled. A cette heure-ci (environ 16h), c'est bondé ! On continue en direction de Ljubljana, on s'arrête à Smlednik, sur une aire située à l'extrémité du parking d'un hôtel. C'est sans grand charme, mais commode et calme. Pour la première fois, on a emprunté l'autoroute, afin de réduire le temps de trajet.

 

La journée a été (très) longue, ça fait du bien de se poser.

 

NB : lecteur, si tu te sers de ce récit pour préparer ton voyage, prévois 2 jours pour le programme d'aujourd'hui (ou mets le réveil à 6h !  ;-)  ).

 

 

Mercredi 24 juillet : Smlednik - Ljubljana   20 km

 

Après une nuit réparatrice, on file au camping de la capitale. Pour le deuxième jour de suite, on a droit à un orage, qui ne nous dérange pas car il tombe également durant notre déjeuner. Malgré le mauvais temps, je fais ma lessive (fait a priori sans aucun intérêt, je vous l'accorde). Puis on prend le bus pour aller visiter la ville. Est-ce à cause du ciel gris? En tous cas Ljubljana nous déçoit. Il y a certes une jolie vue depuis le château, la ville est paisible, le parc Tivoli immense et joli, mais nous n'y trouvons pas d'âme, et si le centre ville est beau (typique des villes d'Europe centrale), il est bien petit. Dans le même registre, Heidelberg m'a bien plus enchanté.

 

Bref, on repart demain.

 

Dans la ville "basse" :

 

Au château :

Comme on peut le voir, la vieille ville est réduite. L'aspect le plus marquant est de constater comme la ville, plate, est entourée de montagne.

Jeudi 25 juillet : Ljubljana - téléphérique de Velika planina   31 km

 

 

 

On décolle tard (la lessive a du mal à sécher), et malgré la faible longueur de l'étape, on arrive à 14h sur le parking du téléphérique. Il est à côté du départ, mais aussi d'un camping qui a fermé. Cela dit, on peut dormir sur le parking, qui sera notre accueil de ce soir (N 46.30607 E 14.60899).

 

Compte tenu de l'heure et de la météo, un peu couverte, on décide de buller cet après-midi, et de visiter demain à la fraîche. Juste une petite balade le long de la rivière, histoire de se dégourdir les jambes ... et de nourrir quelques moustiques ;-)

 

D'autres CC nous accompagneront ce soir. Nuit calme et fraîche.

 

 

 

Vendredi 26 juillet : Parking du téléphérique de Velika planina   19 km

 

On prend la première benne, à 9h, puis on enchaîne avec un télésiège, qui nous conduit presque au sommet (1666 m). On se promène ensuite dans cette étrange zone pastorale, "habillée" de chalets en bois qui constituaient (et constituent encore pour certains) l'habitat des bergers. C'est magnifique, surprenant, et la balade est facile. On redescend au téléphérique à pied, sans se presser la balade a duré environ 4h30.

 

On prend ensuite le CC pour remonter la vallée, jusqu'à la source de la rivière, puis on va au village faire quelques courses. Finalement, on retourne au parking, pour une deuxième nuit aussi tranquille que la précédente.

 

Samedi 27 juillet : Velika planina - Prebold   125 km

 

On commence la journée en redescendant un peu au sud de Kamnik, pour visiter un arboretum (Volcjil Potok). Sans doute n'est-ce pas la meilleure saison pour le voir (il y a peu de fleurs), en tous cas il ne nous a pas impressionnés plus que ça, même si la balade est très agréable.

 

Les orchidées :

 

Les papillons :

 

Les cactus :

 

Au fil de la balade :

On retourne ensuite sur nos pas, pour se diriger vers la Logarska dolina, une vallée réputée superbe. Ces dames, n'ayant pas fait leur lessive à Ljubljana, ont maintenant besoin d'un camping (c'était donc ça !), qu'il n'y a pas près de la-dite vallée : Nous laissons donc l'accès à la vallée sur notre gauche (on reviendra plus tard), et filons vers un petit camping, au centre du pays.

Il fait très chaud, la (toute petite) piscine est la bienvenue. Ce camping est marrant, il s'agit d'un grand jardin, le patron habite au milieu et place tout le monde tranquillement, c'est très familial. Même si à la fin on se trouve assez tassés, ça passe, tellement c'est fait avec bonhommie.

 

 

Dimanche 28 juillet : Prebold - Ptuj   80 km

On entame notre (brève) visite des thermes, prévue dès le départ mais qui sera d'autant plus bienvenue que l'on n'a pas eu de plage à l'aller. On s'installe au camping, accolé aux thermes ludiques (type Wa...bi, en tous cas on suppose puisqu'on n'y est jamais allés). Pour 62 € (à 3), on a le camping plus les entrées (2 fois par jour / personne) aux bassins et toboggans. On passe l'après-midi à barboter et dévaler, c'est sympa, d'autant que la canicule continue.

 

Le soir, ça se gâte. Alors qu'il existe, face au camping, une aire (sans ombre certes, mais à 22h c'est peu gênant...) disposant de tous les services, un CC manoeuvre, manoeuvre et re-manoeuvre pour finalement s'installer sur la moitié de notre emplacement, l'arrière du CC à 1 m de notre table extérieure. Le ton monte, il repartira.

 

Pour être remplacé à minuit par une voiture ... Silencieuse heureusement, quoique lors de leur départ à 6h j'ai senti la moutarde me (re)monter au nez.

Morale de l'histoire, quitte à prendre un emplacement, autant se placer de façon à bloquer l'accès à un intrus qui ne voit pas où est le problème de se coller... Il ne m'était pas paru concevable que l'on envisage de s'installer si près, encore moins de nuit, et pourtant si ! "Ils osent tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît" ;-)